Notre ami Yves Carlier nous a quittés en ce mois de mai 2017, et cette Fête à Léo qui commence lui est dédiée.

Ce texte, lu par Bernard Larrieu lors de ses obsèques, veut exprimer les sentiments de tous les Amis de Leo qui ont connu Yves et qui ont non seulement admiré le remarquable photographe qui les accompagnait sur les routes estivales, mais qui ont aussi, et au moins autant, aimé l’homme sensible et pudique qu’il était.

C’est il y a une dizaine d’années, en 2007, que nous avons vu arriver sur la Fête à Léo sa grande silhouette pleine de retenue, que nous avons vite remarquée, qui se tenait toujours un peu à l’écart, et qui ne cessait de prendre des photos.

Ces photos, nous avons fini par les lui demander en manière d’approche, et nous avons découvert avec surprise et bonheur des clichés qui sortaient de l’ordinaire et qui témoignaient non seulement d’une technique remarquable, mais aussi d’un œil formidablement aiguisé et sensible.

C’est ainsi qu’Yves est devenu rapidement « le photographe » de la Fête à Léo, son accompagnateur indispensable, son grand témoin, son reporter, sa mémoire d’images.

Ce qui frappait dans le travail de Yves, c’était deux choses : bien sûr une technique très au point, le sens du cadrage et des plans (les peintres parleraient de « composition »), la sûreté et l’intelligence dans le choix des sujets, la capacité à rendre l’atmosphère d’une journée, à en retenir et à en rendre les moments forts bien mieux qu’aucun d’entre nous. Quelque part, le travail d’un vrai professionnel, qu’il avait été, mais aussi d’un pédagogue comme en ont témoigné ses amis du Photo club de Capian.

Mais il n’y avait pas que cela. A côté de ce travail dont il mesurait bien l’utilité pour notre association, il y avait chez Yves une capacité remarquable à saisir – à capturer – des détails qui, sous l’angle avec lequel il les prenait, allaient au-delà de l’événementiel : une sculpture mystérieuse, une fleur, un insecte, les petits riens de la nature, un reflet, un effet de lumière, un visage, un geste, une attitude…

Et là, ses photos atteignaient une dimension supérieure – qui est celle de l’intemporalité et, quand il s’agissait de portraits, de l’universelle humanité.

Nous le savons tous, Yves excellait dans les portraits. Il était de ces photographes qui savent rendre visibles l’âme, le caractère, la personnalité profonde de celle ou celui qu’il photographiait. Et ce qui était formidable, c’était que ces portraits magnifiaient toujours leur sujet. On n’y trouvait jamais une once de méchanceté. Ce qu’il montrait, c’était toujours la part d’humanité – si diverse- de chacune des personnes qu’il avait saisies au bout de son objectif. Cette qualité de Yves était vraiment exceptionnelle.

Cette humanité reflétait aussi sa propre personnalité.

Yves était très pudique et parlait peu de lui. Les confidences qu’il faisait parfois de son passé étaient douloureuses et ce passé difficile, la perte d’êtres chers, l’avaient profondément marqué.

Il avait été longtemps, disait-il, d’une timidité maladive. L’activité photographique qu’il a développée sur la Fête à Léo, puis dans divers clubs et à l’occasion d’expositions l’avait, disait-il lui-même, ouvert aux autres, avec qui il avait eu, longtemps, du mal à communiquer.

Au gré des Fêtes à Leo, l’homme sensible et réservé s’est peu à peu fait de très nombreuses et très nombreux ami(e)s, et la multitude de messages attristés et émus que nous avons reçus après l’annonce de sa disparition en est un vrai témoignage.

Son appareil photo lui servait de passeport, et il s’était rendu compte des portes que cela lui ouvrait, des conversations que cela lui permettait d’engager et des liens qui ensuite se créaient.

Et ce travail sur les images ont, finalement, modifié la sienne, et peut-être d’abord celle qu’il avait de lui-même.

Cette nouvelle confiance en lui et cette ouverture bienveillante aux autres – car la bienveillance était l’une des très grandes qualités de Yves– avaient fait de lui un Ami de Leo essentiel, qui allait systématiquement au contact des nouveaux arrivants ; il était ainsi de ceux qui donnaient à nos journées leur supplément d’âme, par sa capacité et son goût à communiquer avec toutes et tous.

C’est pour tout cela que Yves va terriblement nous manquer et que la Fête à Léo ne sera plus jamais tout à fait la même.

Nous avions tous pour lui une grande affection. De sa présence parmi nous, il nous reste de superbes images, et nous nous emploierons à ce qu’elles lui survivent longtemps, et ainsi sa mémoire avec elles…

Ses derniers albums, publiés sur notre site :

Toute la Fête à Léo 2014

La Réole, 14 juillet 2014

Mauriac, 12 juillet 2014

Lussacais, 6 juille 2014

Cadillac – Château des Ducs d’Epernon, 5 juillet 2014

Pays Foyen, 29 juin 2014

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